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Asimbonanga

Chroniques "Ces chansons qui font l'histoire" de Bertrand Dicale diffusée sur France Info :

#1 Assibonanga

#2 Assibonanga

 

Asimbonanga

 

 

Asimbonanga

Asimbonanga u Mandela thina

Laphe khona

Laphe hlelli khona

 

Sithi he wena

Hei Wena

Hei wena nawe

Sofika nini Lasiyakhona

 

Asimbonanga

Asimbonanga u Mandela thina

Laphe khona

Laphe hlelli khona

 

 

Phonétique

 

asim bonann ga

asim bonann gou mandela tsina

la pé kouna

la pé éli kouna

 

iti é wéna é wéna é wéna é wé nana wé

sio fi ka nini   la sia  kôn(a)  la sia kôn(a)

 

(Voir en fin de page les différentes voix et la phonétique du chant)

 

Asimbonanga (« Nous ne l'avons pas vu »1) est une chanson du groupe sud-africain Savuka, dirigé par Johnny Clegg et créée en 1987.

Cette chanson, écrite et composée par Johnny Clegg, extraite de l’album Third World Child (1987), a propulsé ce groupe à la tête de l'actualité musicale des années 1980.

Son texte, politiquement engagé — surtout pour l'Afrique du Sud de l'époque —, est dédié à Nelson Mandela, alors emprisonné sur l'île de Robben Island, au large du Cap, et y fait explicitement référence. Il cite aussi le nom de Steve Biko, militant de la lutte contre l’apartheid.

Autre particularité de cette chanson, le titre est zoulou, le refrain est chanté dans cette langue et les couplets en anglais, acte particulièrement provocateur au temps de l'apartheid, surtout de la part d'un groupe multiracial, composé de Blancs et de Noirs. Le titre "nous ne l'avons pas vu" fait référence au fait que personne ne sait à quoi il ressemble, les photos de lui étant illégales.

 

Nous ne l'avons pas vu

 

 

Nous ne l'avons pas vu
Nous n'avons pas vu Mandela
A l'endroit où il est
A l'endroit où on le retient prisonnier

 

Hé toi ! hé toi !

Hé toi, et toi aussi !

Quand arriverons nous à destination ?

 

 

 

Voix 1 (soprane)   

     

     

Voix 2 (mezzo)

      

Voix 3 (alto)      

 

Voix 4 (hommes)

 

Stephen Bantu Biko, dit Steve Biko, né le et mort le , est un militant noir d'Afrique du Sud et une des figures de la lutte anti-apartheid.

En 1969, à l'université du Nord près de Pietersburg, il participe aux côtés de nombreux étudiants noirs du Natal à la création de la South African Students Organisation (SASO, Organisation des Étudiants sud-africains), et en devient le premier président élu. Le SASO était l'un des principaux représentants du Black consciousness movement (Mouvement de Conscience noire) dont Biko était l'initiateur.

La pensée de Biko est ainsi influencée par celle d'autres grands leaders de l'émancipation des Noirs, tels W.E.B. DuBois, Marcus Garvey, Alain Locke, Frantz Fanon et les penseurs de la Négritude, Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor. Biko développe cette doctrine en adaptant le slogan des Black Panthers américains « black is beautiful », préconisant aux Noirs de croire en leurs capacités et de prendre en main leur destinée. Attentif à la pensée de Gandhi et de Martin Luther King, Biko emploie des techniques de non-violence, mais davantage en tant que moyen efficace de lutte face à l'appareil répressif de l'État ségrégationniste que par conviction pacifiste.

Steve Biko est arrêté par la police le . Emmené à Port Elizabeth où il est torturé, Biko est ensuite transféré à Pretoria, Transvaal, le . L'année d'après, la SASO et la BPC fusionnent pour former l'AZAPO, parti politique qui obtint deux sièges à l'Assemblée nationale en 2004.

Le 2, Biko meurt en détention, officiellement des suites d'une grève de la faim. Le prêche lors de ses funérailles est assuré par Desmond Tutu, futur Prix Nobel de la paix, alors proche de la Black theology (théologie noire)3.

Les conditions de la détention ainsi que le décès brutal de Biko font l'objet d'une polémique internationale qui débouche sur la condamnation du régime sud-africain. À l'ONU, le conseil de sécurité vote coup sur coup les résolutions 417 (31 octobre 1977) et 418 (4 novembre 1977), cette dernière imposant un embargo sur les ventes d'armes à destination de l'Afrique du Sud4. Après son décès, Biko devient le symbole de la résistance noire face à la cruauté du pouvoir en place.

Aux questions de la députée libérale Helen Suzman sur la mort de Biko, la réponse du ministre de la justice, Jimmy Kruger, résonne à travers le monde entier : « la mort de Steve Biko me laisse froid ». Les policiers concernés ne reçoivent qu'un blâme dans un premier temps alors que les médecins impliqués sont pris à partie par leurs collègues. La police finit par avouer le meurtre de Steve Biko à la Commission vérité et réconciliation à la fin des années 1990.

Le , soit près de dix ans après l'avènement d'un régime multiracial en Afrique du Sud, la justice sud-africaine renonce à poursuivre les cinq policiers pour manque de preuves et absence de témoins.

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